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Quand le cerveau fait des siennes : zoom (et flou) sur les troubles cognitifs fonctionnels

  • melaniemahe
  • 14 mai
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 8 sept.


Imaginez que votre mémoire vous joue des tours, que votre concentration fait des pauses café toutes les dix minutes, et que vos pensées ressemblent parfois à une page blanche… sans en-tête, sans paragraphe, sans rien. Rassurez-vous, ce n’est peut-être pas une future démence ni un excès de séries policières mal digérées : cela pourrait être un trouble cognitif fonctionnel, une composante encore trop méconnue du trouble neurologique fonctionnel (TNF).


Ce n’est pas "dans la tête", mais bien "du cerveau"

Un trouble cognitif fonctionnel, c’est lorsque des fonctions comme la mémoire, l’attention ou la concentration se dérèglent, sans atteinte structurelle du cerveau identifiable par IRM ou scanner. Bref, tout a l’air "normal", mais dans les faits, c’est le chaos dans les pensées.

Dans le livre Troubles neurologiques fonctionnels — coordonné par Béatrice Garcin, Alexis Homs et Isabel Tavares — ces troubles cognitifs sont clairement identifiés comme faisant partie intégrante du spectre du TNF, aux côtés des troubles moteurs ou sensoriels. Ils ne sont pas imaginés, mais fonctionnels, au sens neurologique du terme : le cerveau ne fonctionne pas correctement, sans qu’il y ait de lésion visible.


Symptômes : cerveau lent, esprit dispersé, mémoire capricieuse

Le trouble cognitif fonctionnel peut se manifester de différentes façons :

  • Une mémoire défaillante, surtout pour les tâches récentes ("Qu’est-ce que je viens de lire ?").

  • Une attention fluctuante, qui s’évapore dès qu’un bruit de chaise survient.

  • Une concentration quasi impossible sur une tâche complexe, même familière.

  • Une fatigabilité cognitive importante : deux mails, et le cerveau demande une sieste.


Comme le souligne l’équipe de Garcin dans l’ouvrage de référence, près de 80 % des patients atteints de TNF présentent des troubles de la mémoire. Ce chiffre, surprenant pour un trouble considéré "secondaire", montre l’importance de ne pas négliger la sphère cognitive dans les TNF.


Des signes cliniques pour mieux diagnostiquer

Autre point important souligné dans Troubles neurologiques fonctionnels : il existe des signes cliniques spécifiques permettant d’identifier un trouble cognitif fonctionnel, et de le distinguer d’une pathologie neurodégénérative. Par exemple, une grande variabilité des performances, une amélioration avec la distraction, ou encore un investissement émotionnel élevé du patient vis-à-vis de ses difficultés.

En clair, le diagnostic repose autant sur l’écoute attentive du récit du patient que sur les tests standardisés. Malheureusement, ce n’est pas encore la norme partout.


Dans la vraie vie : des neurones au chômage partiel

Camille, 32 ans, enseignante :"Je ne savais plus ce que j’avais fait il y a deux minutes, je relisais trois fois la même phrase sans la comprendre. Mes collègues me demandaient si j’étais dépressive. J’ai cru que je devenais folle."


Marc, 45 ans, ingénieur :"Je passais des heures à essayer de rédiger un mail. Mon cerveau bloquait, se figeait, comme un ordinateur qui rame. Et le pire, c’est que tous mes examens étaient normaux. Je me suis senti abandonné."


Nadia, 51 ans, cadre RH :"On m’a dit : 'Ce n’est pas Alzheimer, vous êtes juste stressée.' Ce n’était pas du stress, c’était l’incapacité de retenir ce que je venais de lire ou d’écouter."


Ces témoignages illustrent à quel point ces troubles impactent lourdement la vie professionnelle et sociale, d’autant plus qu’ils sont mal compris, mal diagnostiqués et parfois pris à tort pour une démence précoce. Un diagnostic erroné qui peut générer une détresse psychologique immense.


Ce n’est pas une fin, mais un tournant

Reconnaître les troubles cognitifs fonctionnels pour ce qu’ils sont, c’est offrir une prise en charge adaptée, souvent pluridisciplinaire : neurologue, neuropsychologue, parfois psychothérapeute, le tout dans une approche bienveillante et informée.

Comme le rappellent Garcin, Homs et Tavares, il ne s’agit pas d’un trouble imaginaire, mais d’un dysfonctionnement réel, réversible dans bien des cas — à condition d’être identifié et pris en charge correctement.


Une aide concrète : l’association CAP TNF

Bonne nouvelle : vous n’êtes pas seul. L’association CAP TNF accompagne les personnes souffrant de troubles neurologiques fonctionnels, y compris les troubles cognitifs fonctionnels.

CAP TNF aide les patients à reprendre le contrôle sur leur quotidien, avec des conseils pratiques, des webinaires, et surtout, une communauté de personnes qui comprennent ce que vous vivez.


En conclusion : ce n’est pas dans votre tête, mais ça concerne votre cerveau


Les troubles cognitifs fonctionnels sont encore trop souvent méconnus, sous-diagnostiqués, voire confondus avec des démences. Et pourtant, ils peuvent être compris, accompagnés et améliorés. Grâce à une meilleure sensibilisation, à des professionnels informés, et à des associations comme CAP TNF, les patients peuvent retrouver une qualité de vie et un regard apaisé sur eux-mêmes.

Parce qu’avoir un cerveau capricieux ne veut pas dire qu’il est foutu. Parfois, il a juste besoin qu’on le comprenne — et qu’on l’aide à se remettre sur les rails.


Pour aller plus loin


Le Trouble Cognitif Fonctionnel
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