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Kinésithérapie et Troubles Moteurs Fonctionnels : Quand le Corps a Besoin d’un Petit Rappel

melaniemahe
27 mai
3 min de lecture

Dernière mise à jour : 8 sept.

Les troubles neurologiques fonctionnels (TNF) sont un peu comme un bug dans le logiciel du corps : le matériel (muscles, nerfs) fonctionne, mais le programme moteur, lui, fait des siennes. Résultat ? Des gestes étranges, des blocages, des tremblements. Heureusement, la kinésithérapie a plus d’un tour dans son sac pour « rebooter » le corps.

Mais voici le problème majeur aujourd’hui : encore trop peu de kinésithérapeutes sont formés à la prise en charge des TNF. Ce manque de formation entraîne errance diagnostique, incompréhension, voire aggravation des symptômes. Cet article vise donc à sensibiliser les patients, les proches, et surtout les professionnels de santé.

1. L’éducation du patient

Non, ce n’est pas dans votre tête (enfin, si… mais pas comme vous croyez) On commence par rétablir une vérité : ce n’est pas « simulé », ce n’est pas « psychologique » au sens réducteur du terme. Il s’agit d’un trouble réel, avec une cause fonctionnelle. L’objectif est de rétablir la connexion entre le cerveau et le corps dans un climat de confiance.

2. Montrer que le mouvement est possible

Merci, Signe de Hoover ! Quand un mouvement semble impossible, ce test clinique montre qu’il l’est en réalité… mais de façon inconsciente. Ce moment de révélation (« Eurêka ! ») permet de lever la peur et de motiver le patient.

3. Distraire pour mieux guérir

La kiné version "diversion de l’attention" En sollicitant l’attention ailleurs (chant, rythme, double tâche), le mouvement automatique revient. Moins de pression = plus de progrès.

4. Rééducation, proprioception et gadgets utiles (mais pas trop)

Ballons, coussins instables, poids, miroirs, vidéos, exercices de visualisation… On réactive le GPS corporel (la proprioception) sans tomber dans le gadget. Il est essentiel que le patient perçoive ses progrès : voir une amélioration, même minime, change tout. Cela rétablit la confiance, soutient l’engagement dans la rééducation et renforce les circuits moteurs fonctionnels.

Des retours visuels, des comparaisons avant/après et des objectifs simples aident à faire de chaque progrès une victoire.

Outils utiles en complément :

TENS pour soulager la douleur
Neurofeedback pour réguler l’activité cérébrale
Stimulation magnétique transcrânienne (RTMS) pour réactiver certaines zones du cerveau

Pour aller plus loin

Cet article s’inspire des travaux du neuropsychiatre Guilhem Carle-Toulemonde, publiés dans le livre de référence :

→ Troubles neurologiques fonctionnels, coordonné par Béatrice Garcin, Alexis Homs et Isabel Tavares. Voir le livre sur Amazon

Mais où sont les kinés formés ?

« On m’a dit que j’avais un trouble fonctionnel, mais aucun kiné autour de chez moi ne savait ce que c’était… On m’a proposé des massages et c’est tout. »— Sophie, 40 ans, région Centre

« Après des mois d’errance, j’ai enfin reçu le bon diagnostic. Mais impossible de trouver un kiné qui connaissait les TNF près de chez moi. J’ai dû me déplacer à 150 km. »— Rémi, 28 ans, Hauts-de-France

« Mon kiné m’a dit qu’il ne pouvait rien pour moi, qu’il ne comprenait pas ce que je faisais là. Je suis repartie en pleurs. »— Nora, 34 ans, PACA

Ces témoignages montrent l’urgence de former davantage de kinésithérapeutes aux TNF. Les patients motivés, informés, prêts à se battre… manquent d'interlocuteurs compétents.

📍 L’association CAP TNF peut vous aider

CAP TNF est une association qui :

informe sur les troubles neurologiques fonctionnels,
propose un annuaire de professionnels formés,
accompagne les patients et leurs proches.

→ https://troublesneurologiquesfonctionnels.fr/

Témoignages positifs

« J’avais l’impression que mon corps m’échappait. Le jour où j’ai vu ma jambe bouger "toute seule", j’ai pleuré de soulagement. »— Claire, 36 ans

« Les exercices paraissent simples, presque bizarres au début. Mais ils m’ont aidé à retrouver confiance dans mon corps. »— Mehdi, 42 ans

« J’ai compris que ce n’était pas "dans ma tête" comme on me l’avait dit, mais que mon cerveau avait juste besoin d’un nouveau mode d’emploi. »— Julie, 29 ans