Dystonie fonctionnelle : quand le corps fait son one-man show
- melaniemahe
- 26 mai
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 8 sept.
Ah, la dystonie… Ce mot qui sonne comme une planète dans Star Wars mais qui, en réalité, désigne un drôle de phénomène neurologique. Et dans la grande saga des troubles neurologiques fonctionnels (ou TNF pour les intimes), la dystonie fonctionnelle a un rôle de premier plan. Une sorte de comédien de stand-up... sauf que c’est votre corps qui improvise.
C’est quoi, déjà, une dystonie ?
Dans les mots de Selma Aybek, neurologue brillante, la dystonie est une contraction musculaire soutenue ou intermittente, qui provoque des mouvements anormaux, des postures bizarres, ou les deux. On pense à un muscle qui a lu trop de Nietzsche et décide de faire sa vie, indépendamment du reste du corps.
Dans sa version fonctionnelle, elle devient encore plus imprévisible : elle n’est pas due à une lésion ou une maladie neurologique identifiable, mais elle est bien réelle, avec des manifestations parfois spectaculaires.
Un début en fanfare
Pas de suspense : la dystonie fonctionnelle débarque sans prévenir. Un matin vous vous réveillez avec le pied qui tourne, le cou bloqué ou la main figée. Un faux mouvement, une chute, une petite opération ? Et hop, le cerveau se met en scène, avec un script que vous n’avez jamais validé.
"Ça a commencé après une entorse à la cheville. Je marchais de travers pendant des mois. Mon kiné a cru que je bluffais." — Kevin, 27 ans
Ce démarrage soudain et brutal, souvent lié à un traumatisme physique, est une des signatures de la dystonie fonctionnelle. Et elle aime sortir des sentiers battus : elle touche des localisations inhabituelles et des tranches d’âge improbables.
Une géographie corporelle très créative
Oubliez les dystonies classiques bien rangées. Celle-ci est tout-terrain. Elle peut s’installer au niveau :
de la tête (bonjour les clignements d’yeux non sollicités),
du cou (avec des torticolis plus tenaces qu’un ex possessif),
du tronc (version statue grecque mais moins glamour),
ou des membres (supérieurs comme inférieurs),avec des exacerbations épisodiques (c’est-à-dire des crises façon feu d’artifice nerveux).
Des postures dignes d’un cours de yoga… mais sans le zen
Parlons franchement : la posture dystonique n’est pas là pour rigoler. Elle réduit la mobilité des articulations. Traduction ? Ça coince. C’est figé. Ça tire. Et ça vous donne un look que même les mannequins avant-gardistes ne tenteraient pas.
Quelques classiques du genre :
Membres inférieurs : une jolie flexion plantaire avec inversion du pied, comme si votre cheville imitait un pigeon acrobate.
Membres supérieurs : une flexion fixe du poignet et des doigts, mais avec une pince pouce-index préservée. Le corps a ses priorités : on garde la fonction pour tenir une tasse de café, hein.
Cou : là, c’est l’asymétrie chic : épaule opposée qui descend, épaule du même côté qui monte. On dirait un tableau de Picasso période torticolis.
Visage : souvent, c’est la moitié inférieure qui trinque, avec une contraction du muscle orbiculaire de la bouche vers le bas. Ajoutez à ça une élévation du sourcil d’un côté et une fermeture de l’œil, et vous obtenez un air à mi-chemin entre "je suis très surpris" et "je cligne contre mon gré".
Paupières : parfois, elles se ferment… et ne veulent plus se rouvrir. C’est comme un clin d’œil coincé sur pause.
Langue : cerise sur le gâteau, elle peut partir dans le mauvais sens, notamment vers le côté affecté, surtout en cas d’hémisyndrome fonctionnel.
Mais c’est quoi encore, un hémisyndrome fonctionnel ?
C’est quand tout un côté du corps semble touché (faiblesse, troubles moteurs, etc.) sans cause neurologique structurelle. Le corps joue la comédie... sans script lésionnel. Molière version neurologique."
En résumé :
Dystonie fonctionnelle = contraction musculaire étrange, sans cause lésionnelle.
Début brutal, souvent après un trauma physique.
Zones touchées variées et parfois farfelues (tête, cou, tronc, membres).
Postures figées, parfois franchement artistiques.
Le diagnostic est positif, basé sur l’examen clinique (pas juste une exclusion).
Le cerveau vous joue un sketch… mais vous pouvez reprendre le contrôle.
Oui, votre corps improvise. Mais bonne nouvelle ?
Ce n’est pas irréversible. La rééducation, les thérapies comportementales...et hop, le scénario peut changer. Le corps peut désapprendre son rôle.
"Vous pouvez reprendre le micro et lui apprendre une autre réplique". 🎤

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