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RTMS et TDCS : des étincelles pour calmer la douleur et réveiller le mouvement

  • melaniemahe
  • 22 août
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : il y a 4 heures

Introduction

On connaissait déjà la kiné, l’ergothérapie, la relaxation, la rééducation motrice… mais depuis les années 2000, une nouvelle star s’invite dans le domaine de la douleur chronique : la stimulation cérébrale non-invasive. Deux vedettes au casting :

  • la RTMS (stimulation magnétique transcrânienne répétitive),

  • la TDCS (stimulation transcrânienne à courant direct).

Et le plus fou ? Ces techniques électrisantes n’ont pas seulement un effet sur les douleurs neuropathiques et nociplastiques, mais commencent aussi à se faire une petite place dans les troubles neurologiques fonctionnels (TNF).


Cet article s’appuie sur le chapitre rédigé par Raphaël Gonon-Demoulian, et Béatrice Garcin, dans l’ouvrage Troubles neurologiques fonctionnels (coordonné par Béatrice Garcin, Alexis Homs & Isabel Tavares.)


RTMS : du test au traitement

Au départ, la RTMS haute fréquence servait surtout de test prédictif avant la pose d’une stimulation épidurale. Finalement, elle s’est imposée comme outil thérapeutique à part entière.

📌 Niveau de preuve :

  • Grade A pour les douleurs neuropathiques (validée mais en 3ᵉ intention après traitements conventionnels et rééducation).

  • Grade B depuis 2020 pour les douleurs nociplastiques (fibromyalgie notamment), avec bénéfices sur :

    • la douleur,

    • la qualité de vie,

    • et même l’humeur.


Mais… comment ça marche ?

Non, la RTMS ne se contente pas de “chatouiller” nos neurones moteurs. Le cortex moteur primaire (M1) ne projette directement que 40 % de ses neurones vers la moelle épinière (les fameux motoneurones de la corne antérieure, via le faisceau pyramidal).Le reste ? Ça part dans une tournée générale vers :

  • le cortex prémoteur dorsal (planification des mouvements),

  • l’aire motrice supplémentaire,

  • le cortex somatosensoriel S1 (perception du corps),

  • le cingulaire antérieur (la partie “émotion” de la douleur),

  • les noyaux gris centraux (putamen, noyau caudé, noyau rouge… bref, le hub du mouvement),

  • et même le cervelet (le chef d’orchestre de la coordination).


    👉 Résultat : la RTMS module à la fois la douleur physique ET sa composante émotionnelle. Oui, elle agit sur le “aïe” et sur le “j’en peux plus”.


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La TDCS : l’électro low cost

Moins bruyante que la RTMS (pas de “clac clac” de bobine), la TDCS applique un faible courant électrique via deux électrodes.

  • Cible chouchoute : le cortex dorsolatéral préfrontal (CDL-PF) → améliore la régulation émotionnelle.

  • Indications testées : douleurs neuropathiques, migraines, douleurs postopératoires, fibromyalgie.

  • Avantages : coût moindre, portabilité, simplicité d’utilisation (le patient ressemble un peu à un cyborg mais sans effets spéciaux).


Et dans les TNF alors ?

C’est là que ça devient intéressant :

  • RTMS utilisée à forte intensité dans les TNF moteurs (parésie, paralysie, mouvements anormaux).

  • Plus d’une vingtaine d’études de cas (≈100 patients) : résultats encourageants sur les paralysies fonctionnelles et myoclonies.

  • Lorsqu’on applique la rTMS, on peut régler l’intensité de stimulation par rapport au seuil moteur (c’est-à-dire la plus faible intensité capable de déclencher une contraction musculaire observable, par exemple un petit mouvement du pouce).

    • Stimulation en dessous du seuil moteur : l’intensité est trop faible pour provoquer une réponse musculaire. On observe parfois des effets, mais ils sont limités et plus variables.

    • Stimulation au-dessus du seuil moteur : l’intensité est suffisante pour dépasser ce seuil et activer plus efficacement les circuits corticospinaux. Les études montrent que dans ce cas, les résultats thérapeutiques sont meilleurs, probablement parce que la stimulation induit une plasticité cérébrale plus robuste (c’est-à-dire une meilleure capacité du cerveau à se réorganiser et à s’adapter).


    En résumé :

Plus l’intensité de la stimulation dépasse le seuil moteur, plus les effets observés semblent significatifs, même si cela peut parfois augmenter l’inconfort ressenti par le patient.

👉 Pour mieux comprendre le fonctionnement global de la stimulation cérébrale non-invasive, vous pouvez relire notre article :



👉 Les hypothèses du mécanisme d’action dans les TNF :

  1. Neuromodulation (excitabilité corticale modifiée).

  2. Effet placebo (eh oui, l’électricité c’est impressionnant).

  3. Neurofeedback implicite : le cerveau “réapprend” à bouger normalement.


    Et du côté des patients ?

    Comme toujours, ce sont les patients qui en parlent le mieux. Les retours sont contrastés :

    Témoignages positifs

    • « Après dix séances de RTMS, j’ai senti une nette amélioration. Ma jambe, qui restait bloquée depuis des mois, a commencé à répondre plus facilement. Ce n’est pas miraculeux, mais ça m’a donné un nouvel élan. »

    • « Avec la tDCS, j’ai eu l’impression de retrouver un peu de contrôle. Ce n’est pas spectaculaire, mais la douleur a reculé d’un cran et je dors mieux. »


    Témoignages plus réservés

    • « J’ai essayé la RTMS pendant trois semaines, mais je n’ai pas constaté de grands changements. Peut-être que je ne fais pas partie des patients répondeurs. »

    • « La stimulation électrique de la tDCS me donnait des picotements désagréables, et comme je n’ai pas vu de bénéfice clair, j’ai préféré arrêter. »


    Ces témoignages rappellent que la neuromodulation peut être une piste prometteuse, mais qu’elle n’est ni universelle, ni miraculeuse.


Conclusion

La neuromodulation cérébrale non-invasive est une piste thérapeutique innovante pour la douleur chronique et certains troubles moteurs fonctionnels. Mais attention : ces techniques ne sont pas miraculeuses.

  • Tous les patients ne sont pas réceptifs,

  • L’efficacité dépend beaucoup du profil et de la réponse individuelle,

  • Elles doivent s’intégrer dans un parcours de soins global et multidisciplinaire.

Bref, RTMS et TDCS ne sont pas des baguettes magiques, mais elles représentent une nouvelle corde à l’arc thérapeutique… avec, parfois, une belle mélodie pour les patients qui y répondent.


Liens utiles 🔗

📖 Le livre Troubles neurologiques fonctionnels coordonné par Béatrice Garcin, Alexis Homs & Isabelle Tavares sur Amazon


📌 À relire sur le blog Ensemble TNF-CAA :

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