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Plongée dans les coulisses cérébrales des TNF

melaniemahe
5 juin
3 min de lecture

Dernière mise à jour : 25 juin

Bienvenue dans les coulisses du cerveau, là où les Troubles Neurologiques Fonctionnels (TNF) s’invitent et chamboulent la mise en scène. Car non, les TNF ne sont ni de la comédie, ni de l’imagination débordante. Ici, c’est un vrai problème de régie intérieure : le cerveau bugge, mais la machine n’est pas cassée !

Le cerveau révise ses plans de tournage

Grâce aux travaux d’Ismael Conejero (dans Les Troubles Neurologiques Fonctionnels, coordonné par Béatrice Garcin, Alexis Homs et Isabel Tavares), on commence à mieux voir comment certaines zones cérébrales se comportent comme des techniciens mal réveillés :

Les noyaux gris centraux (noyaux caudés, thalamus), censés orchestrer les mouvements, sont un peu en sous-effectif.
Le système limbique (amygdale et hippocampe), notre centre émotion-mémoire, tourne en mode économie d’énergie.
Les aires motrices primaires lèvent le pied avant même qu’on leur demande de bouger.
L’hypophyse, cette petite chef d’orchestre hormonale, semble aussi parfois miniaturisée.

👉 Parfois à cause de traumatismes anciens, parfois parce que certaines zones sont peu sollicitées, ou parfois même pour des raisons encore floues. Mais en tout cas : ces changements se voient à l’imagerie. Oui oui, sur l’écran, noir sur blanc.

Le tableau de bord du mouvement s’affole

Quand on regarde l’activité en direct (grâce à l’imagerie fonctionnelle), c’est tout le tableau de bord qui clignote :

Le frontal (régulation émotionnelle, contrôle moteur) tourne au ralenti.
Les circuits de dissociation psychique (planification du mouvement, contrôle exécutif) font grève.
Les connexions entre réseaux (mode par défaut & fronto-pariétal) ont des interférences.
Avant même qu’on bouge : l’aire motrice et le cortex préfrontal dorsolatéral font la sieste.
Pendant le mouvement : le cortex orbitofrontal a du mal à suivre.
En réponse aux stimuli : les noyaux gris centraux (toujours eux) lèvent aussi le pied.
Même le GPS interne du mouvement (alias la jonction temporo-pariétale, siège de l’agentivité) perd un peu le signal.

👉 L’agentivité ? C’est la petite voix qui dit : "c’est bien moi qui bouge mon bras". Chez les TNF, parfois cette voix est en mode avion.

Et côté labo, ça donne quoi ?

Système nerveux autonome survolté : stress permanent.
Tonus parasympathique KO : la détente ? Connaît pas.
Hyperréactivité au stress : le cerveau monte vite en pression.
Inflammation : un invité de plus qui favorise la chronicisation.
Et bien sûr : brouillard mental et ralentissement psychomoteur — les fameux "ralentissements du WiFi cérébral".

Non, toujours pas dans la tête

« Si j’avais pu choisir, je n’aurais pas pris ce bug en option. »— Témoignage d’une patiente.

« On finit par douter de soi, alors qu’on sait qu’on ne simule rien. »— Témoignage d’un patient.

Les TNF sont des dysfonctionnements cérébraux très réels. Des circuits déconnectés, désorganisés, qui expliquent ces symptômes parfois impressionnants.

Et toujours trop peu de professionnels formés…

Malgré ces découvertes scientifiques, les TNF restent encore orphelins dans bien des consultations. Peu de soignants formés, beaucoup de patients en errance médicale, et des traitements qui tardent à démarrer alors qu’une prise en charge adaptée existe (kinésithérapie fonctionnelle, psychothérapie spécialisée, soins pluridisciplinaires).

👉 Un grand chantier de formation reste à faire. Urgent.

🎯 En résumé :

Les TNF, c’est un logiciel cérébral qui bug, mais dont le disque dur est encore en parfait état.

🔗 Pour aller plus loin :

👉 Ensemble TNF - Comprendre et agir
👉Association CAP TNF - Trouver un professionnel formé

Cet article est inspiré du chapitre d'Ismael Conejero dans l’excellent ouvrage de référence Les Troubles Neurologiques Fonctionnels, coordonné par Béatrice Garcin, Alexis Homs et Isabel Tavares.
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