L’errance médicale : 7 ans pour être cru
- melaniemahe
- 10 mai
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 28 mai
En moyenne, un patient atteint de Trouble Neurologique Fonctionnel (TNF) met sept ans à obtenir un diagnostic. Sept années à naviguer de consultations en examens, sans réponses claires. Sept années à souffrir, à douter de soi, et à entendre des phrases qui blessent autant que la maladie elle-même.
Quand les symptômes ne « rentrent pas dans les cases »
Fatigue chronique, troubles de la marche, pertes de mémoire, spasmes, douleurs diffuses, troubles de la vision ou de la parole… Le TNF présente des symptômes neurologiques très concrets, parfois handicapants, mais qui ne correspondent à aucune lésion identifiable au scanner ou à l’IRM.
Manon, 32 ans :
« Je marchais en boitant, je chutais sans raison. On m’a dit que j’étais stressée, que je somatisais. J’ai fini par le croire. »
Julien, 27 ans :
« Mon corps tremblait, j’avais des absences. On m’a envoyé vers un psychiatre, comme si tout cela était imaginaire. Il a fallu quatre ans avant qu’un neurologue parle enfin de Trouble Neurologique Fonctionnel. »
Le manque de formation : un diagnostic trop souvent écarté
Le Trouble Neurologique Fonctionnel reste méconnu de nombreux professionnels de santé. Sa reconnaissance est encore trop faible dans les cursus médicaux. Beaucoup de médecins ne savent pas l’identifier ou confondent TNF avec troubles psychologiques classiques.
Résultat : les patients sont souvent renvoyés chez eux sans réponse, ou pire, suspectés d’inventer leurs symptômes. Ce traitement, bien que non intentionnellement malveillant, est vécu comme une double peine.
Camille, 41 ans :
« Ce n’est pas seulement la douleur ou les crises. C’est aussi le regard de ceux qui ne vous croient pas, qui vous font passer pour une hypocondriaque. »
Le choc émotionnel de ne pas être cru
Être confronté à l’incrédulité médicale peut briser une personne. Le sentiment d’abandon, de solitude, est immense. Les malades s’isolent, évitent de consulter, et parfois même se taisent par peur d’être à nouveau humiliés.
Alexandre, 36 ans :
« Au bout d’un moment, on arrête d’en parler. On se referme. On a l’impression de devenir fou. »
Et pourtant, ces symptômes sont bien réels. Le TNF est une maladie neurologique, reconnue par l’OMS, aux causes complexes mais physiologiques. Ce n’est pas « dans la tête », c’est dans le système nerveux.
L’écoute, un premier soin fondamental
La reconnaissance du TNF passe d’abord par une écoute attentive et respectueuse. Quand un soignant prend le temps de croire le patient, de lui expliquer le mécanisme de la maladie sans le juger, un premier soulagement s’installe. Un climat de confiance essentiel à toute prise en charge.
Heureusement, certains professionnels s’impliquent de plus en plus dans la compréhension du TNF. Des unités spécialisées se développent, des protocoles se structurent. Mais beaucoup reste à faire.
Ensemble, faisons changer les choses
Il est urgent que les institutions médicales renforcent la formation initiale et continue sur le Trouble Neurologique Fonctionnel. Il est urgent aussi de libérer la parole des patients, de faire entendre ces voix trop longtemps ignorées.
L’errance médicale n’est pas une fatalité. C’est une injustice que nous devons combattre, ensemble.
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